Dans le domaine de la santé, une communication efficace est cruciale pour garantir un accompagnement optimal des patients. Elle joue un rôle important dans la relation entre soignants et soignés, mais aussi dans la qualité des soins prodigués. Pour que les traitements soient adaptés aux besoins spécifiques de chaque malade, il est essentiel que les échanges soient clairs et précis. Pour cela, l’acquisition des compétences linguistiques dans le milieu de la santé est primordiale. Cependant, lorsqu’une personne étrangère est admise dans un établissement de santé, celle-ci peut rencontrer des difficultés liées aux barrières de la langue. Cette gestion constitue un enjeu majeur pour ce secteur.

Freepik Company S.L. – www.freepik.com Mise en scène des compétences linguistiques dans le domaine de la santé.
La maîtrise des compétences linguistiques pose problème dans la santé
La présence des barrières linguistiques
En France, les services hospitaliers accueillent et soignent des patients français, mais également d’autres malades issus de différentes origines. Le Code de la santé publique garantit un accès égalitaire aux soins pour tous, conformément aux principes de non-discrimination et d’égalité de traitement ( Article L1110-1 et Article L1110-3). Pourtant, de nombreuses personnes étrangères rencontrent parfois des difficultés d’accès aux services de santé. Ces problèmes sont liés aux barrières linguistiques.
Les barrières linguistiques désignent des situations dans lesquelles un auxiliaire de santé et le malade ne se comprennent pas car ils ne partagent pas une langue commune. Cette incompréhension pénalise autant les patients que le personnel médical, qu’il s’agisse de médecins, d’infirmiers, ou d’autres professionnels de santé. Cela pose la problématique des compétences linguistiques : sont-elles devenues indispensables pour les membres du secteur de la santé ?
Les conséquences du manque d'aptitudes linguistiques
La communication est au cœur du problème. Comment un malade peut-il exprimer ses symptômes ? Puis comment faire comprendre un compte-rendu à une personne blessée qui ne parle pas français ? Et comment lui expliquer les démarches à suivre ?
En plus de la communication orale, la barrière de la langue affecte aussi la compréhension des documents administratifs et médicaux. En effet, leurs rédactions s’effectuent dans la langue du pays hôte, c’est-à-dire le français. La conséquence directe est une incompréhension accrue, ajoutée aux difficultés pour les personnes ne connaissant pas la langue. Ces problèmes peuvent avoir de sérieuses répercussions sur la santé des individus, surtout quand la maladie est grave.
En effet, les soins attribués peuvent être de mauvaise qualité ou inadaptés à la situation. De plus, les erreurs médicales et les malentendus peuvent entraîner des complications. Cela peut augmenter les risques pour la santé du malade, mais aussi les coûts liés à des traitements supplémentaires.
Enfin, les professionnels de santé peuvent ressentir une frustration accompagnée d’une surcharge de travail. Le temps nécessaire pour essayer de communiquer efficacement avec un consultant non francophone est souvent supérieur. La conséquence directe se matérialise par des retards dans la prise en charge des autres patients.
Les solutions pour améliorer les compétences linguistiques dans le milieu de la santé
La formation et les outils numériques
Face à ce phénomène problématique, de nombreux établissements réagissent en mettant en œuvre des mesures visant à réduire les effets néfastes des barrières linguistiques afin d’améliorer la qualité des soins.
Tout d’abord, le secteur de la santé s’appuie sur la formation. Former son personnel aux langues étrangères, notamment à l’anglais, devient une solution concrète. La formation propose plusieurs avantages, notamment l’adaptation des cours selon le type de structure et l’emploi du temps de chacun. De plus, apprendre une langue universelle comme l’anglais augmente les chances d’être compris. La formation créée de la confiance dans la relation patient/soignant. L’anglais offre en outre plus d’autonomie et de productivité au personnel non-soignant. En termes d’efficacité, la formation s’avère être un bon compromis et constitue une option solide pour renforcer les compétences linguistiques du personnel de la santé.
De nouvelles technologies sont également mises en place pour pallier ces obstacles. En effet, les hôpitaux commencent à s’équiper d’outils numériques tels que des applications de traduction en temps réel. Cela améliore les échanges entre les malades et les membres du secteur de la santé.
L'interprétariat et les supports visuels
Une autre solution apportée par les services hospitaliers est l’interprétariat professionnel. L’interprétariat professionnel désigne le processus par lequel un interprète qualifié transmet oralement le contenu d’une langue à une autre afin de faciliter la communication entre des personnes qui ne partagent pas la même langue. Ce concept présente différents avantages, comme la possibilité pour l’interprète d’être directement présent dans l’établissement ou bien facilement joignable par vidéo ou par téléphone. L’interprète aide au maximum les parties à se comprendre afin d’aboutir à une bonne prise en charge. Il est aussi chargé de traduire les paroles orales et peut intervenir dans la traduction des documents écrits. De plus, ce service constitue une réelle avancée et tend à se démocratiser pour contribuer à la sécurité des patients.
D’autres mesures se développent avec l’arrivée de signes pour permettre une meilleure connexion entre les deux parties. Dans les hôpitaux, le personnel s’engage à introduire des pictogrammes indicatifs et des supports visuels. Les pictogrammes sont représentés par de simples images graphiques qui permettent de communiquer des informations sans avoir recours à la langue parlée. Cela représente une forme de compétences linguistiques dont le but est de fluidifier un maximum la communication liée à la santé des patients. Dans les services d’urgence, ces outils visuels peuvent aider les patients à exprimer des douleurs spécifiques, à indiquer où ils souffrent ou à comprendre les instructions médicales de base.
Par Mathis CLAUSSE | 17 octobre 2024 | English World